Le coronavirus montre une chose essentielle : que la nature avait besoin d’une pause de l’Homme. De l’eau de Venise à l’air de Pékin, la nature reprend sa place et cela relativement rapidement. Cela fait énormément de bien. A la nature tout d’abord, mais à l’humanité aussi, pour qu’elle se rappelle la place qu’elle emprunte à la planète. Ce qui sera intéressant, c’est de voir ce qu’il va se passer après la pandémie, les choix que nous allons prendre.
Toutes les mesures prisent durant cette crise-ci montre une chose : que l’on peut changer notre mode de vie. Les politiciens ont pris leurs responsabilités, les entreprises également, de mêmes que les gens, les citoyens pour la plupart jouent le jeu et cherche ensemble à lutter contre la pandémie. J’en suis le premier étonné et cela me fait me poser la question de notre responsabilité face au réchauffement climatique. Si l’on peut se mobiliser, en tant que société en englobant tous les acteurs, alors quid du réchauffement climatique ? Ne pourrait-on pas résoudre le problème avec la même volonté ?
On peut argumenter que dans le cas d’un virus c’est différent. L’urgence n’est pas la même, la temporalité beaucoup plus réduite, et la plupart des mesures sont temporaires et donc il est plus facile que les entreprises et les citoyens les acceptent. On peut aussi dire que la situation touche tous les pays de manière un peu près égale, au contraire du réchauffement climatique. On peut aussi ajouter que quelques moins d’arrêt et l’économie mondiale sera déjà en récession. On peut le dire. Mais cela ne change rien au fait que pour une fois, l’humanité a lutté ensemble et de concert sur un fléau mondial. Pour moi cela change tout. C’est donc à nous, citoyens, mais aussi aux politiques et entreprises, de décider une fois que cette pandémie sera finie, de l’après coronavirus et de quoi faire. Il nous faut choisir, ensemble et avec la même volonté, de comment s’attaquer à un autre fléau, bien plus complexe et destructeur : le réchauffement climatique.
La Peur et la Motivation
La peur et la motivation. Dans la vie on se retrouve souvent face à nos peurs, à nos insécurités. Il est souvent conseillé, dans les histoires et généralement par nos proches d’affrontés nos peurs, de sortir de notre zone de confort. Il est vrai que pour avancer dans la vie, il faut affronter nos peurs puisque qu’elles sont souvent les gardiens des chemins que l’on souhaite ou que l’on doit parcourir. Cependant je trouve que se focalise trop sur la peur elle-même et pas assez sur un autre aspect : la motivation. Celle-ci joue un grand rôle dans le parcours de vie, autant que la peur. Elles sont de plus intriqué, je trouve absurde de parler de l’une sans l’autre. La peur nous arrête mais la motivation nous fait avancer. De plus l’une supprime l’autre : la peur réduit la motivation et la motivation nous aide à surpasser la peur.
Nous oublions trop souvent de parler de motivation. Or celle-ci accompagne la peur et nous aide à la combattre. Chercher à augmenter sa motivation, ou même se rappeler pourquoi on essaie de faire ce que l’on fait nous aide à atténuer nos peurs et nous pousse en avant.
La poésie dans les sciences
En 1917, Max Weber parlait de désenchantement du monde. Depuis plusieurs philosophes et penseurs on critiquer la sécularisation du monde et de la société comme une perte du mysticisme du monde. Pour Friedrich von Schiller on peut même faire remonter la disparition des dieux dans le monde au début du monothéisme. Il est vrai que si l’on suit l’Histoire, il y a une disparition de la déification du monde, de l’animisme au polythéisme, du polythéisme au monothéisme et du monothéisme à la laïcité. Mais cette sécularisation du monde pour moi ne s’accompagne pas d’un d’désenchantement du monde ni ne s’accompagne d’un manque de mystification du monde.
Tout d’abord je dirais que l’être humain est toujours présent. Avec celui-ci s’accompagne toujours d’un besoin de créer une narration de la vie, d’explications plus ou moins logique du monde – quelles mystiques ou scientifiques. La morale reste présente et prends toujours une place importante, qu’elle soit d’une table de commandement que Dieux aurait écrit ou d’un existentialisme sartrien. L’Homme a toujours des peurs et de l’espoir qui doivent être dissipées ou bien au contraire nourrit. De la même manière, toutes les histoires de sciences et de techniques s’accompagnent d’histoire d’Hommes. Marie Curie, Albert Einstein, Nicolas Tesla, Steve Jobs…. Tous ces noms s’accompagnent de légendes et sont entrés dans la mythologie contemporaine.
Oui le monde paraît plus scientifique. On parle de chiffres et de statistiques quand on parle de peuples et de pays et l’on parle de business plan et d’études marketing quand on parle de la plupart des entreprises humaines contemporaines. Mais ceci n’est finalement que peut de choses en comparaison de l’aventure humaine tout autour de cela. Les gens ne fondent par une boîte pour des chiffes et un profil LinkedIn. Mais pour ce que cela représente, pour que ces chiffres représentent. Leur envie et leur passion sont les mêmes que du temps des Dieux. On a remplacé la Bible par un bilan comptable, le Salut de l’Âme par le progrès. Mais une messe n’est pas moins séculaire ni plus spirituelle qu’un business plan. L’important, la spiritualité, vient de ce que l’on projette dans ce rituel. Qu’il soit composé de graphiques ou de versets.
Les sciences et techniques ne sont que sciences et techniques. L’Univers n’es pas moins ou plus spirituel qu’avant. On a échangé les mots dieux par biologie et chimie, anges par smartphones. Cela n’empêche pas les étoiles de briller comme avant. Qu’on les appelle Scorpion ou nébuleuse, l’Homme trouve toujours autant de poésie dans le ciel.
De l’approche de l’Histoire
L’Histoire est souvent présentée avec de grandes dates, de grands noms et séparée en périodes de temps. Cela revient à quantifier l’Histoire, à la prendre comme une suite de faits plutôt que comme un flux continu. L’Histoire comme science a pour but d’étudier les faits et événements passés et donc par définition se doit de faire se travail de quantification. Mais il convient de rappeler que ce processus transforme l’histoire, la matière première, pour la rendre digestible par les historiens et cela mène à une vision quelque peu tronquer de l’histoire. Je ne dis pas qu’il y a un autre moyen d’approcher l’histoire, mais il faut ne pas oublier ce processus.
C’est important parce que cela peut conduire à se concentrer et à uniquement se focaliser sur les événements et personnages principaux. A ne regarder uniquement les dates importantes on en oublie le reste, les dates moins importantes, les événements plus petits. Cela se rapproche de la question « Est-ce les grands hommes qui font l’Histoire ou est-ce le peuple ? ». Je ne pense pas que ce sont les personnages historiques ou les événements qui font l’Histoire, mais ils servent de repères pour focaliser des tendances et soutenir de manières tangible l’étude de l’histoire.
Le problème est que l’on tend du coup à se concentrer sur ses événements importants et, notamment dans le travail de vulgarisation de l’Histoire, on en oublie totalement le reste. C’est-à-dire que le flux continue qu’est l’Histoire disparait au détriment de cette quantification de personnes et de faits. De plus, la mise en évidence de tel ou tel fait historique ou de personnalités à tendance à être dictée par la situation politique du moment. Par exemple, lors de la création de l’état nation, une partie importante des historiens s’est concentré sur la création et la mise à jour des mythes nécessaires à une nation pour exister.
Il est nécessaire de garder en tête ce qu’est l’Histoire pour ne pas se perdre dans une propagande quelconque et ne pas oublier que ce n’est pas seulement ce qu’on observe en Histoire, les faits et personnes, mais bien un flux du passé qu’on ne peut que quantifier.
De la responsabilité face à la liberté
L’humanisme, et les mouvements qui en découlent comme plus récemment les mouvements d’empowerment, est une philosophie qui vise à plus de liberté de la société humaines, des individus, plus de pouvoir d’agir, plus de contrôle sur les différents aspects sociaux-économiques. Cette liberté s’accompagne d’un discours sur le droit pour chacun, individu ou société, de choisir son chemin. Dans la même déclinaison, il en découle le renforcement de la liberté et des conditions de vie de certains groupes sociaux-économique au sein même d’une société donnée. Le discours est louable et est directement lié à la notion de progrès, de prendre contrôle sur sa destinée propre et sur la nature qui l’entoure.
Le problème est que ce discours n’est accompagné presque uniquement de la notion de liberté. De liberté, de pouvoir, et de choix. Il manque pour moi la notion de responsabilité. On ne gagne pas le droit d’être libre, mais la responsabilité d’être libre. Or je pense que cette notion de liberté est dangereuse lorsqu’elle n’est accompagnée de rien d’autre. Toute seule elle ne représente pas grand-chose et finit finalement par devenir assez vide. La liberté c’est choisir, la liberté c’est ne pas avoir de contraintes supérieures. Mais cela peut créer des êtres individuels qui ne pensent pas aux conséquences de leur actes. La liberté pour un individu dans une société n’est rien si elle ne tient pas en compte celle des autres. Un individu a besoin de comprendre que sa liberté est avant tout une responsabilité. Un être libre est avant tout un être responsable.
Je trouve que cet élément est loin d’être quelque chose d’enseigné. Les mouvements sociaux parlent de liberté, pas d’obligations. L’enseignement aux enfants et aux citoyens parlent de droits, pas de devoir. L’accent est toujours mis sur les droits et les libertés, jamais sur les devoirs et les obligations. La liberté de l’individu est avant tout une responsabilité, pour lui-même et pour la société.