Il ne faut pas parler de politique, argent et religion. C’est une règle de vie que l’on nous apprend étant petit pour les repas avec les amis, en famille ou plus généralement lorsque l’on est en société. Cela pour éviter d’avoir des repas houleux, des amitiés ou familles brisées. Tout le monde à en tête le fameux dessin de presse sur l’affaire Dreyfuss.
Cependant pour moi cela représente l’antithèse de la démocratie. L’idée d’une société démocratique est basée sur le dialogue des différents acteurs autours des divers sujets politiques. L’argent et la religion en font bien évidement partie. Je pense également que pour qu’une société soit démocratique, le dialogue doit être présent et encouragé. Un dialogue sans tabou. Cette philosophie de restreindre le dialogue, qui plus est lorsqu’il est le plus important – lors de repas, de rencontres avec d’autres citoyens, est dommageable pour le dialogue citoyen et démocratique.
Il est vrai que l’idée est qu’il faut préserver la paix du moment parce que ces sujets-là sont des sujets qui « fâches ». Mais justement, le fait même que ces sujets rendent les gens hystériques n’est-il pas une preuve de leur importance comme sujets de débat ? Et de la forte sensibilité que les individus ont avec ceux-ci ? L’importance de les aborder y est d’autant plus forte.
Je sais que les risques que la discussion tourne au vinaigre est sérieuse. C’est pourquoi l’encouragement de la discussion de ces thèmes doit se faire dans le respect de l’autre, l’acceptation de la contradiction et la volonté d’apprendre plus de celui avec lequel on n’est pas d’accord. La chose devrait même être enseigné, au lieu de promouvoir le silence et rendre certains sujets tabous.
Une société au sein de laquelle aborder la politique, l’argent et la religion lors des repas ou réunions sociales, sans tabous, serait une société plus libérée dans sa parole, plus démocratique et plus saine.