La sécularisation de la société a conduit à une perte d’une certaine sagesse présente dans les textes sacrés des religions. Sous le langage ésotérique et parfois relativement très obscure de ces textes, il s’y trouve plusieurs concepts intéressants qui malheureusement ne sous plus appris, ni même enseignés aujourd’hui. Je vais essayer d’en évoquer certains qui me vienne à l’esprit dans plusieurs textes.
Le premier d’entre eux est le mythe chrétien du péché originel. Celui est particulièrement passionnant sur sa condamnation directe et sans appel de la condition humaine : l’Homme a chu du paradis et depuis ne peut que se racheter. C’est peut-être un constat un peu sombre de la condition humaine mais il a l’avantage de vouloir montrer, à mon avis, à l’Homme de devoir être humble. Il doit se considérer comme n’étant pas parfait et devant s’améliorer. Ceci sur le plan moral.
Je trouve que cela va à l’encontre de l’humanisme qui a tendance à placer l’homme sur un piédestal, arrivant à la conclusion qu’il peut se juger lui-même. Ceci cause une dynamique qui dérive sur le fait que les individus on tendance par la suite à se juger bon. Si l’on peut se juger soi-même à quoi bon se juger mauvais, autant être bon. Je ne pense pas que cela soit une attitude constructive moralement. D’une part, parce que cela n’aboutit à rien de constructif – cela ne va pas dans le sens d’une remise en question permettant une certaine amélioration morale. Deuxièmement, cela permet d’entrer dans la pente d’excuser n’importe quel position morale – un certain relativisme moral dans lequel tout est permit puisque on peut se permettre soi-même.
Le mythe du péché originel aurait pour moi la vertu, comme je l’ai dit plus haut, d’humilité. De rappeler que moralement on est loin d’être parfait – ce qui est presque impossible d’être – mais que l’on possède des tares sur lesquelles il faut travailler. Ce qui contraste avec une philosophie plus humaniste et individualiste. Je ne dis pas qu’il faut aller dans le sens contraire, de devenir pénitent à plein temps, mais de l’utiliser pour gagner en humilité. Une humilité qu’il me semble perdue.