Peut-on encore mourir d’une belle mort ?
Autrefois on mourrait de vieillesse et c’était tout. C’était la fin, la fin d’une vie, la mort était normale et il était normal et légitime de passer par là. On mourrait de sa belle mort parce qu’on avait vécu, il y avait une belle manière de mourir. Aujourd’hui cela n’existe plus. Toutes les morts ont une cause technique et donc évitable. Il y a une raison, une maladie, etc… plus personne ne meurt de vieillesse. Dans nos sociétés, notre rapport à la mort a changé. On a rendu la mort illégitime parce que toute mort est évitable.
Avons-nous oublié que la mort fait partie intégrante de la vie ? Le fait d’avoir une société très matérialiste nous empêche peut-être de se focaliser sur autre chose que la vie. Cela revient à considérer tout problème de santé comme un problème technique à résoudre, toute guerre comme des tensions politiques à éviter, tout accident comme un manque de norme ou des infrastructures non adaptés… La mort comme destinée n’existe plus. Notre société est uniquement concentrée sur la vie, sur comment vivre, qu’aucune place n’est laissée à la mort. L’absence l’âme comme concept, c’est-à-dire sur quelque chose qui survit et qui écho après notre passage sur Terre, ne permet pas une réflexion ou une considération de l’après vie et de son passage de vie à trépas.
Il faudrait retourner à considérer la mort comme une partie important et fondamentale de notre vie et la considérer non plus comme un problème technique et matérialiste à régler, mais comme un passage nécessaire à la continuation de la vie et une fin noble à tout être vivant. Il faut repenser la mort pour ne pas la considérer comme un échec de la société auprès d’un individu ou de l’individu par rapport à lui-même. Il faut considérer la mort comme belle à nouveau.