Dialogues de Civilisations


Sommes-nous à la fin de l’histoire ou au début de nouvelles guerres de civilisations ? C’est une question qui a beaucoup divisée les esprits à la chute de l’URSS. Notamment avec deux livres phares qui symbolisent bien ce débat et qui sont tous les deux controversé : Le Choc des civilisations de Samuel Huntington et La Fin de l’histoire et le Dernier Homme de Francis Fukuyama. Les deux ouvrages représentent bien les deux facettes de la discussion.

La discussion a eu lieu depuis plus de vingt ans et aujourd’hui la notion d’un monde multipolaire est celle qui émerge le plus de la géopolitique. On peut cependant observer des tensions dans beaucoup de pays, en occident particulièrement sur ce sujet-là. Les évènements récents en France par exemple, comme le professeur décapité pour avoir montré à une classe des caricatures de Mahomet, montre bien le problème. La différence culturelle entre différentes populations au sein même de la France et entre français sont le signe des défis à venir. Face aux caricatures les uns crient à la liberté d’expression, au droit au blasphème et aux valeurs républicaines et les autres parlent du non-respect de leur croyance, de leur foi et de leur dignité. Pour moi c’est tout simplement le défi du vivre ensemble.

Ces questions là sont éternelles et s’applique à chaque communauté, qu’importe sa taille ou sa composition. Il y a toujours des individus qui ont d’autres valeurs que celles de la majorité et dont celles-ci sont plus ou moins en contradiction. La difficulté revient dans le choix de la solution proposée. Faut-il que la minorité s’adapte ? Faut-il que la majorité accepte des individus se comportant différemment, moralement parlant, du reste ? Faut-il un compromis, qui résulte de la discussion et de la compréhension des deux camps ? On contraire, est-ce que cela veut dire que chacun doit se battre pour ses intérêts et que le meilleur gagne ? Un peu de tout cela ?

C’est en cela que je trouve que les livres que j’ai cité au début sont pertinents. Ils montrent bien que le monde doit répondre à ces questions. Le vivre ensemble est-il un combat entre les différents acteurs de la société ou un compromis commun qui résulte d’un choix conscient et universel ? De plus, dans chaque camp, il y a ceux, les pessimistes, qui jugent impossible une quelconque forme d’entente et ceux qui, optimistes, veulent quand même essayer. Je ne sais pas qui a raison, par contre, il est raisonnable de penser que l’on se comporte de la manière dont chacun choisi de voir les choses. C’est presque une prophétie réalisatrice, si l’on considère que la discussion est possible on discutera. Si l’on considère que ce n’est pas un compromis que l’on cherche mais uniquement de gagner contre l’autre camp, ce sera une lutte qui en résultera.
Vivre ensemble est toujours un défi, que cela soit au sein d’une famille, au sein d’une cité, au sein d’un pays ou au niveau du monde est le même défi. C’est à nous de choisir si l’on veut chercher le compromis ou si l’on cherche à amener un combat des uns contre les autres.

La Bible est assez pessimiste sur le problème : « Ils (les Hommes) dirent encore: «Allons! Construisons-nous une ville et une tour dont le sommet touche le ciel et faisons-nous un nom afin de ne pas être dispersés sur toute la surface de la terre.» », ce à quoi Dieu répondit : « L’Eternel les dispersa loin de là sur toute la surface de la terre. Alors ils arrêtèrent de construire la ville. C’est pourquoi on l’appela Babel: parce que c’est là que l’Eternel brouilla le langage de toute la terre et c’est de là qu’il les dispersa sur toute la surface de la terre. »

A croire presque que l’humanité est destinée à affronter les mêmes problèmes depuis le début. Mais nous avons le choix, actuellement de choisir la direction dans laquelle nous voulons aller.