La Destruction des Idéaux

Je pense qu’une partie de notre malheur vient de nos idéaux. Ils sont à la fois une sorte de guide de vie, de perfection à atteindre ou de combat à mener. Mais de la même manière ce sont également des barrières qui nous séparent des autres, un découragement quand on voit que le monde est si loin des idéaux desquels on essaie de le façonner. Je trouve même que parfois, cette différence entre nous et les autres ou envers la société est aliénante et peut être source de bien des malheurs.

Ceux-ci peuvent être extrêmement douloureux. L’aliénation de la société ou l’éloignement des autres créent un sentiment de ne pas être à sa place et d’isolement qui peut être très dur à vivre. Il peut même parfois rendre la vie tellement difficile que la question de garder ces idéaux en soi, de continuer à essayer de les florir devient synonyme d’un combat constant et d’isolement rends la vie impossible. On peut argumenter que les idéaux sont des idéaux justement parce qu’ils sont plus grand que le confort de vie, ou que la vie elle-même. On peut justement se poser la question de savoir si ce sont vraiment des idéaux si on hésite à sacrifier notre confort de vie pour suivre ces idéaux ?

On met ici le doigt sur une question que je trouve fondamental. Qui plus est dans une ère dans laquelle le sens de la vie repose sur la vie elle-même, pas dans un au-delà, dans un avenir sociétal ou encore dans un progrès pour lequel il fasse se sacrifier. Dans le monde occidental moderne, toute notion de sacrifice pour une plus grande cause, et là je parle de sacrifice total, c’est-à-dire y sacrifier sa vie, est presque vue comme quelque chose de malsain, d’hérétique et à proscrire. Même les tenant de la décroissance économique au profit de la cause environnementale ou les membres de l’Aquarius ne sont pas prêts, à mon avis, à mourir pour leur cause. Je peux évidement me tromper, loin de moi la volonté de vouloir diminuer leurs combats, et ils ont tout mon respect pour l’énergie qu’ils y mettent. Il faut cependant également rajouter quelque chose, c’est que ces combats ne sont pas totaux dans le sens où ils monopolisent rarement toute une vie et dans lesquels la mort est rarement nécessaire.

Le problème est justement peut-être là. Dans un combat non-total, en parallèle duquel les autres aventures de la vie se découlent aussi, celui-ci a des conséquences qui peuvent être importantes, comme je l’ai mentionné plus haut. La décision la plus sage serait alors de les détruire. Une vie sans idéaux, mais une vie plus heureuse, plus en communion avec les autres et en relation avec la société. Je ne veux pas là dire qu’il faut absolument pour que plus rien ne subsiste. Mais à la place d’idéaux, on aura plus ce que j’appellerai des valeurs. Quelque chose de mon transcendant, qui accaparent moins l’âme de l’individu. Avec une pointe de cynisme, on pourrait même utiliser le terme de hobby.

Est-ce une déchéance morale et spirituelle ce que je propose ? Peut-être. C’est effectivement une sorte de retour au moment présent, à une vie plus sociétale et même médiocre pourrait-on dire. Mais ce serait une vie plus confortable, plus heureuse je dirais même, qui convient mieux je trouve à un temps ou l’humanisme peine à prouver que la promesse d’un Paradis sur Terre que nous apporterait le Progrès n’est plus qu’un vieux rêve.

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