Les fake news restent un problème major. Plusieurs états ainsi que de gros groupes internationaux, comme Facebook et Google, ont commencé à réagir et essayer de résoudre le problème. Ils se sont malheureusement cantonnés mettre en évidence les sites qui étaient selon eux des sites de fake news. De la même manière, plusieurs grands journaux, comme Le Monde par exemple avec les Décodeurs, travaillent à lutter en cherchant à vérifier des informations.
Cependant cela revient à se concentrer sur les fake news en elles-mêmes et à ne pas se demander l’origine de celles-ci. Ici je ne parle pas d’une volonté de propager la haine ou un quelconque agenda politique, mais de l’aspect psychologique des fake news. D’où vient ce besoin de croire, alors que souvent des preuves concrètes existes ? D’où vient cette volonté de renoncer à la vérité pour essayer de s’accrocher à notre vérité ? On ne s’interroge que très peu sur les raisons psychologiques sous-jacentes.
Or nous avons pourtant une volonté de savoir la vérité, de douter, de remettre en question les choses et, le plus important, un besoin de toucher, de sentir quelque chose pour la considérer comme vraie. L’éloignement des faits, du fait que l’on se retrouver confronter à ceux-ci par un intermédiaire, que cela soit la radio, la télévision ou internet, nous en empêche d’avoir cette relation organique pour laquelle, je pense, l’homme a besoin. Plus l’éloignement d’un fait est grand, que ce soir d’un point de vue géographique (un événement se passant loin dans un pays avec une culture différente) ou que se soit avec un sujet avec lequel on n’est pas suffisamment familiarisé, nous avons tendance à devenir paranoïaque, à faire des simplifications et à sauter à la première conclusion qu’on nous propose. Cela est dans notre nature, on est rempli de biais, d’espoirs et d’idées préconçues. Et tout ceci nous éloigne d’une recherche de la vérité, inconsciemment peut-être, mais de façon sûre et continue. De plus, le rapport émotionnel important qu’on a souvent avec certaines informations nous empêche d’avoir un rapport clair et raisonné. On argumente plus avec notre cœur qu’avec une pensée froide et réfléchie, cela sans en être pleinement conscient. Pour moi le problème principal des fake news vient de là. Travailler à rétablir un rapport un peu plus cohérent à la réalité, il faudrait travailler notre rapport à l’information, à nos croyances et à nos désirs.
Il est vrai qu’un effort est actuellement mis en place, pour enseigner aux enfants à avoir un meilleur esprit critique. De nombreux programmes commencent à voir le jour dans les écoles et de manière un peu plus large, pour le grand publique. Mais est-ce que cela sera suffisant pour que les individus soient conscients de leur biais, de leur tendance à laisser l’émotionnel prendre le pas complet sur la réflexion, au détriment de la vérité ?
La lutte contre les fake news et contre notre volonté de vouloir croire en nos convictions passe par une volonté d’être pro-actif dans la recherche de l’information et la volonté de la recherche de la vérité comme objectif final.