Les débats autour de la crise de la masculinité tournent souvent autour du fait si cette crise existe belle et bien. Les uns argumentent qu’il n’y a aucune crise, l’homme se porte comme un carme. Les autres que l’homme est en perte de repères, en argumentant notamment que la faute en revient au féminisme. Je pense cependant qu’il y un sujet qui n’est jamais abordé : c’est que les hommes seraient lésés du fait qu’on ne parle pas d’eux, qu’on ne s’occupe pas d’eux. Le féminisme aide les femmes à se trouver une identité. De nombreux débats et discussions ont lieu pour savoir ce que cela veut dire être une femme, quelle est sa place dans la société, … De plus un processus d’empowerment a accompagné les femmes depuis de nombres décennies. De nombreux projets et d’associations à travers le monde visent à aider les femmes dans leur quotidien, dans leur vie et dans condition de femme. Or rien de semblable n’est fait pour les hommes. Pas d’association, pas de projet, rien ne vise essentiellement les hommes dans leur quotidien, leur vie ou leur condition d’homme.
Oui, la condition des femmes est souvent pire que celle des hommes et mérite plus d’attention. Oui, il existe un sexisme structurel qui tends à éloigner les femmes des systèmes de direction dans les pays ou les entreprises. Mais cela ne veut pas dire que les hommes n’ont pas de problème intrinsèque à leur condition. Ou qu’ils ne se posent pas non plus la question de qu’est-ce qu’être un homme ou comment se construire en tant qu’homme. Certains problèmes concernent principalement les hommes, comme le suicide, la garde d’enfants, les sans-abris….
Je pense qu’une partie de la crise de la masculinité, et/ou une partie de la critique envers le féminisme vient de là. Du manque d’empowerment des hommes. Surtout qu’il y a quelque peu une sorte de jeu de vases communicants entre l’empowerment des femmes et l’inverse chez les hommes. Je ne dis pas ici que les hommes subissent la même condition sociale que les femmes ou qu’il ne faille pas s’occuper des femmes en premier lieux et je suis d’accord qu’il y a encore beaucoup de travail à accomplir pour améliorer la condition de la femme. Mais il y aussi des problèmes inhérents à la condition d’homme qui ne sont aujourd’hui pas présent dans le débat public et trop peu prit en compte par les services sociaux. S’occuper des femmes ne veut pas dire ne pas s’occuper des hommes.