Le Débat Social

Une chose que je trouve n’est jamais valorisée à sa juste valeur est le débat social. Celui-ci est la base de la démocratie et devrait être considéré comme tel. Je ne parle pas des débats entre experts, ni de l’existence d’une pluralité politique des médias. Même si cela est plus que discutable avec le concept de chiens de garde, mais je ne vais pas parler de cela ici. Je parle du débat au sein des citoyens, par le peuple au sujet de la politique. Je sais que les gens parlent souvent de politique, ont des avis et idées, mais c’est vraiment le débat auquel je m’intéresse ici, ou plutôt à la discussion.

On n’enseigne pas, dans nos sociétés à discuter de politique. On aurait même tendance à dire à nos enfants le contraire, parce que cela risque de fâcher certaines personnes. La fameuse image du repas de famille parle de l’affaire Dreyfus me vient en tête. Mais c’est là ou est le problème. Souvent, les sujets sont des sujets que les personnes tiennent à cœur, que cela les touche et que leur réponse est dite avec émotion. Il faudrait mettre plus d’importance sur la capacité de parler de sujet qui sont importants pour nous. A nous contrôler et à penser nos idées avec calme. Cela vient principalement, à mon avis, de deux aspects. Le premier est le manque de compréhension du sujet lui-même. Ce n’est pas parce qu’un certain sujet est important pour quelqu’un que celui-ci va se renseigner à propos. Et je pense que l’on temps à se frustrer à s’énerver si on se rends compte de nos limitations à s’exprimer sur un sujet ou pouvoir argumenter en retour. Le deuxième aspect est le manque de volonté à entendre les arguments, ou même l’avis, d’une personne en désaccord. Aucune emphase n’est mise sur l’écoute de l’avis différent, de l’autre et des arguments opposés.

Ce que je trouve aussi surprenant, c’est comment le système est implémenté dans nos démocraties représentatives. On nous demande de voter pour quelqu’un, ou contre quelqu’un. C’est cela l’acte démocratique. On nous demande oui ou non. Pas d’avoir une pensée complexe et d’être capable de discuter. De la même manière, en Suisse ou l’on vote pour des projets de loi, la question est aussi de savoir si on approuve un sujet ou non. Ce n’est évidement pas le seul acte politique, les nombres manifestations sur des sujets divers en sont la preuve, mais ce n’est pas une part intégrante des institutions décisionnelles.

Un autre aspect important est la difficulté d’aborder un sujet et être capable d’en discuter. Il faut beaucoup d’humilité intellectuelle pour ne pas être englué dans la mauvaise foi. Il faut également une volonté d’apprendre, notamment de l’autre et de son point de vue. De plus il ne faut pas oublier que les sujets sont parfois complexes, ils ne sont pas tout blancs ou tout noirs et que pour beaucoup de sujets sociétaux, il n’y pas de réponses sans concessions, sans points négatifs. Il faut aussi voir les échanges comme des discussions et non comme des débats ou un vainqueur doit être désigner à la fin.

Il y a également la diabolisation de la différence politique. On passe d’un concitoyen que l’on doit chercher à comprendre et à trouver un compromit de vie, à un opposent politique, au diable en personne. Peut-on discuter avec un nazi ? C’est la question cruciale. Je pense que oui, on peut discuter avec n’importe qui, de n’importe quelle idéologie politique du moment ou la personne assise en face souhaite également discuter.

Bien des aspects et problématiques que j’ai soulevés pourraient être améliorés et résolues si on enseigne la discussion politique. Si on encourageait, si on s’encourageait, de même que si on encourageait nos enfants, à avoir des discussions sereines. C’est le manque d’emphase sur la discussion et de volonté d’avoir un avenir commun avec les autres qui nous poussent à rejeter la discussion. C’est plus difficile et cela demande plus travaille, mais si on veut travailler pour une société démocratique et y vivre c’est le chemin qu’il nous faut parcourir.